
Que représentent trois minutes dans une vie. Vous allez me dire pas grand chose ! Et pourtant ces trois minutes ressemblent à une éternité pour les nouveaux parents que nous sommes !
L’heure n’y change rien… 5h07, 9h48, 17h22, 23h41… le temps s’arrête 6 à 7 fois tous les jours à la maison. Quelques minutes avant, Camille semblait pourtant si bien dormir. Rien, en dehors de l’heure qui passe, ne laisse présager les minutes qui suivent.
La première alerte vient de petits bruits. Un petit grognement, des petits claquements de bouche à peine audibles, mais qui suffisent pour m’alerter. Toutefois, pour être certaine que nous sommes bien prêts, Camille pousse alors un cri bien plus fort. Une nouveauté depuis quelques jours. Le temps devient alors beaucoup plus long.
Ce cri n’est rien d’autre qu’un « j’ai faim, magnez-vous mes parents ! » Plus rien d’autre ne semble alors compter pour elle. Il faut nourrir l’oisillon qui alterne tirage de langue et gros cris. Non ce ne sont pas des pleurs, mais juste sa manière de nous réclamer sa dose vitale pour la petite personne dépendante qu’elle est. L’expression est de notre docteur. Rien d’autre alors ne peut la calmer et la satisfaire à part son biberon de lait.
Quelques minutes après, quand mademoiselle a pris sa première tétée, le temps reprend son rythme normal. Elle nous fait même une petite risette. Bien entendu, il ne faut pas éloigner le biberon de sa bouche en cœur plus de quelques secondes. D’ailleurs, parfois, elle essaie de le tenir elle-même ou agrippe un doigt pour s’assurer qu’on ne lui enlève pas trop longtemps. En une dizaine de minutes, elle engloutit sa ration en nous regardant droit dans les yeux. Tout va bien, l’oisillon repu s’endort avec le sourire.
Mais entre ces deux moments, il y a une petite période, ces fameuses 3 minutes. Ces 180 secondes sont exactement le temps nécessaire au chauffe-biberon pour faire son taf : réchauffer ce minuscule biberon de 90ml d’eau ! Oui nous avons choisi de faire un peu chauffer ses biberons et les stériliser de temps en temps mais pas tous les jours.
D’abord, on profite de ce petit laps de temps, pour lui accrocher le bavoir, ce qui semble la calmer quelques secondes. Une petite dizaine pas plus. Après on peut lui faire sourires, grimaces, gouzi-gouzi et lui dire que ça arrive… on ne fait que grappiller que quelques secondes de répit. Au bout d’un moment, il ne reste plus qu’à garder les yeux rivés sur la petite loupiote de l’engin qui fait son office en cachant le biberon dans un nuage de vapeur.
Pendant ce temps, l’oisillon continue d’exercer ses cordes vocales de plus en plus puissantes. Jusqu’au bip-bip final, ces 180 secondes paraissent une éternité…
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