
Il y a maintenant 7 jours, je suis devenu père. Notre petite fille, Camille, est née le 14 janvier à 16h05. Et ce fut un gigantesque tourbillon émotionnel.
Pendant la grossesse, Camille n’était pas concrète. Et encore, grâce à l’haptonomie nous avions tissé un bout de relation. Pendant ces quelques mois, je lui ai parlée, je l’ai sentie dans le ventre. Quand je posais ma main elle venait, je pouvais sentir ses déplacements. Elle était là sans être là.
Puis sa naissance s’est précisée. Nous sommes entrés dans une phase d’attente. Nous avons alors surveillé le moindre signe : une contraction, la forme du ventre, des signes de nidification de ma femme…
Et ce moment est enfin venu. Comme nous nous y attendions, l’accouchement est un marathon. Dans l’instant je cherchais surtout à faciliter ce moment pour ma femme, l’aider à soulager la douleur, la soutenir au maximum.
Premier cri
Et puis notre fille est née. D’abord dans le silence. Combien de temps a duré cet instant de silence ? Probablement guère plus que 2-3 secondes le temps que la sage-femme lui dégage un peu son système respiratoire. Le temps que notre Camille passe de poisson à bébé qui doit prendre son souffle.
Mais ce temps suspendu avant le premier cri fut comme un ralenti avant une grande délivrance. Notre fille était née. Mais, à cet instant je ne réalise pas encore vraiment. Même après avoir coupé son cordon.
Le vertige de la concrétisation
Je suis ensuite parti avec la sage-femme faire une première beauté à notre fille. Et puis elle m’a l’a posée là comme ça dans mes bras en me disant que nous pouvions rejoindre ma femme pour partager nos premiers moments à trois. Oui à trois !
Voici donc le premier moment de la concrétisation. De bébé imaginé et fantasmé pendant des mois, Camille est devenue ce petit-être si minuscule dans mes bras. Je n’en menais alors pas large et dans ma tête se mêlent quelques pensées comme :
« Comment faire les premiers quelques mètres entre la nurserie et la salle d’accouchement avec les jambes qui tremblent ? Les portes sont-elles assez larges pour que je puisse passer sans la cogner ? Mais d’ailleurs, comment je fais pour ouvrir la porte ? Vous êtes sûrs que je ne vais pas la faire tomber ? Mais qui a laissé ce fil trainer au milieu du couloir ?! »
Bien entendu avec le recul, il n’y avait pas de fil au milieu, mais juste un changement de couleur du sol. Je pouvais bien passer trois fois entre les portes prévues pour faire passer un lit très large…
Je l’ai ensuite posée dans les bras de ma femme et je les ai regardées, toutes les deux. Nous étions alors seuls au monde.
Le tourbillon émotionnel a débuté à cet instant précis
L’accouchement c’est de la douleur et de la technique. Le reste c’est un déferlement d’amour. L’amour pour ma fille et ma femme. L’amour entre nous. L’amour autour de nous. Nous sommes rentrés dans une bulle tellement intense.
Les premiers jours à la maternité furent épuisants. Les médecins, sages-femmes, puéricultrices, infirmières ont défilé pour nous accompagner dans nos premiers pas avec ce mini-être. La famille et les amis sont venus la voir. Ces journées sont passées vites.
Et puis est venu le second moment de concrétisation : le retour à la maison.
Mais avant, il y a le départ de la chambre de la maternité. Oui on fantasme le retour à la maison. Mais pour moi, quitter cette chambre fut un grand moment d’émotion.
Nous étions là tous les trois avec ma femme et ma fille. Je les ai regardées toutes les deux. Et d’un coup, j’ai eu le flash : notre arrivée samedi soir, la nuit de contractions dans cette même chambre, ce petit bout de fille que l’on me pose dans les bras. Ce nouveau statut : papa !
Depuis le temps passe à toute vitesse. Nous apprenons notre rôle de parents. Nous apprenons à vivre à trois. Nous apprenons à la connaître. Nous essayons de la comprendre. Nous demandons bien ce qu’elle a dans sa tête. Nous l’entourons de tout notre amour.
Surtout, je ne cesse d’être émerveillé par ce qui vient de nous arriver. Nous avons « fabriqué » cette petite fille si jolie et tellement parfaite ! Souvent, je vais la voir dans son lit et je la regarde juste comme ça avec le sourire. Au départ bien entendu c’était pour vérifier qu’elle était bien là et qu’elle respirait bien. Oui Camille est bien là. Après environ 8 mois à préparer sa venue, Camille est dans sa chambre.
Tous les jours aux alentours de 16h05 nous avons une pensée pour ce dimanche après-midi, ce premier cri. Et dimanche dernier, nous lui avons allumé une petite bougie pour fêter cette incroyable première semaine !
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